Allocution de Prisca Nlend Koho à l'occasion du lancement du programme conjoint accès à la citoyenneté à Mouila, 23 septembre 2021
Allocution de Madame Prisca NLEND KOHO Ministre des Affaires Sociales et des Droits de la Femm, à l’occasion du lancement officiel du programme conjoint "Citoyenneté et Protection Sociale" à Mouila le 23 septembre 2021.
Allocution de Madame Prisca NLEND KOHO Ministre des Affaires Sociales et des Droits de la Femm, à l’occasion du lancement officiel du programme conjoint "Citoyenneté et Protection Sociale" à Mouila le 23 septembre 2021.
- Monsieur le Prefet du Département de la Douya Onoye,
- Monsieur le Maire de la Commune de Mouila,
- Madame la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies,
- Monsieur le Représentant Résident de l'UNICEF,
- Mesdames et messieurs les Directeurs généraux,
- Mesdames et Messieurs, en vos rangs, titres et qualités,
Je voudrais de prime abord exprimer la joie qui est la mienne de me tenir devant vous ce matin pour le lancement officiel du programme « Citoyenneté et Protection sociale au Gabon » porté par le Gouvernement de la République Gabonaise, notamment les Ministères de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé et dont le pilotage est assuré par le Ministère en charge des Affaires Sociales, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
Il y a quelques temps et en raison du contexte sanitaire actuel, marqué par la pandémie à COVID 19, nous avons procédé au même exercice par visioconférence dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo, du Haut-Ogooué, de la Nyanga et du Woleu-Ntem.
Mesdames et messieurs,
Le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA place la protection sociale au cœur de sa vision de justice sociale et d’égalité des chances. Cette protection sociale concerne en premier lieu le membre le plus vulnérable de la cellule familiale à savoir l’enfant. L’enfant dépourvu d’acte de naissance est privé de scolarité, d’accès à la santé et aux services sociaux de base, in fine de protection sociale, créant ainsi une situation d’apatridie de fait.
C’est dans ce contexte que le Président de la République a instruit le Gouvernement conduit par Madame Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA de mettre en œuvre, les différentes politiques publiques axées sur le pilier « Prospérité partagée » du Plan Stratégique Gabon Emergent, traduites par la Stratégie d’Investissement Humain du Gabon et le Programme Egalite des Chances.
Les principaux instruments juridiques internationaux ratifiés par le Gabon notamment, la Convention sur les droits de l’Enfant (CDE) ratifiée le 09 février 1994 dispose en son article 8 alinéa 2 que « si un enfant est illégalement privé des éléments constitutifs de son identité ou de certains d’entre eux, les Etats parties doivent lui accorder une assistance et une protection appropriée, pour que son identité soit rétablie aussi rapidement ».
Le corpus juridique national n’est pas en reste en matière de protection de l’enfant. Aussi le Gabon dispose t-il d’un cadre dense et approprié pour garantir à tous les enfants, la jouissance de leurs droits. De ce fait, la Loi 003/2018 du 18 mars 2019 portant Code de l’enfant en République Gabonaise est l’expression de l’autorité publique visant à garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, son droit de vivre, survivre et de se développer dans un contexte de non-discrimination.
Le Code Civil gabonais rappelle cette impérieuse nécessité de veiller au strict respect du droit humanitaire de l’enfant pour l’obtention d’une identité.
Il y a 21 ans en l’an 2000, l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) concluait que le taux d’enregistrement de naissance des enfants de 0 à 4 ans était de 89 %.
En 2007, un rapport des Nations Unies révèle que deux (2) enfants sur cinq (5) dans un échantillon de 1764 n’ont jamais disposé d’acte de naissance.
C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement gabonais s’est lancé en 2014 dans un vaste chantier d’identification des enfants sans actes de naissance dans la province de l’Estuaire. Près de 14 800 cas d’apatrides ont été identifiés. Nous sommes, présentement dans le processus de liquidation de ce passif.
Et plus récemment en 2020, soucieux d’apporter une réponse décisive et diligente à cette urgence sociale, le Gouvernement a démarré en concertation avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), une phase pilote d’établissement des actes de naissance des enfants vulnérables des forêts et des savanes qui a conduit les équipes du Ministère des Affaires Sociales à se déployer dans la province de l’Ogooué-Ivindo où 708 actes de naissance ont été établis et transmis aux bénéficiares.
Ces premiers résultats ont conforté la conviction qui était mienne, celle d’œuvrer aujourd’hui à un changement d’approche en résorbant ce phénomène par étapes successives dans l’intérieur du pays.
Mesdames et messieurs,
L’acte que nous accomplissons ce jour s’inscrit donc dans le cadre de la poursuite du projet d’accès à la citoyenneté, des enfants sans actes de naissance dejà lancé dans les provinces de l’Ogooué-ivindo, du Haut – Ogooué, de la Nyanga et du Woleu-Ntem et dont les données sont en cours de consolidation. Le projet couvrira très prochainement, les provinces de l’Ogooué-Lolo, du Moyen-Ogooué et de l’Ogooué Maritime.
Le projet ambitionne à terme, l’établissement en moyenne de 1000 actes de naissance par province. Ce défi est rendu possible grâce à l’appui financier et technique du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Toutefois, l’établissement des actes de naissance ne constitue pas en soi la quintescence de cette opération. Il s’agit, après avoir procédé à la régularisation des personnes frappées d’apatridie de les enrôler à la Caisse nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS), répondant ainsi aux exigences du pivot social du Plan d’Accéleration de la Transformation(PAT) 2021-2023.
Il est dès lors évident que pour atteindre ses objectifs, ce projet requiert d’une part la participation massive des populations qui doivent être sensibilisées sur l’opportunité qui leur est offerte pour régulariser leur conditions d’accès à la citoyenneté ; et d’autre part, l’implication active et concertée de l’ensemble des administrations locales concernées par cette problématique.
Mesdames et messieurs,
C’est ici, pour le Gouvernement de la République, le lieu de remercier L’UNICEF, ce partenaire privilégié pour son soutien constant en faveur des enfants vulnérables au Gabon.
Et je saisis cette opportunité pour exprimer à Madame la Coordinatrice résidente du Système des Nations-Unies toute ma gratitude pour avoir répondu favorablement à notre invitation pour cette étape de Mouila.
J’adresse, enfin, tous mes encouragements à l’ensemble des collaborateurs du Ministère des Affaires Sociales et des Droits de la Femme engagés dans ce programme.
Je ne saurais clore mon propos sans rappeler que le combat pour l’accès à la citoyenneté pour tous est une cause juste. Et que les causes justes, tout en étant nobles, doivent être soutenues et défendues en tout temps et en tout lieu sur notre territoire.
Vous comprenez bien l’intérêt pour moi d’avoir effectué le déplacement de Mouila, car l’accès à la citoyenneté n’est pas seulement une priorité mais une nécessité absolue pour nous tous, car elle est le lien social de la Vie !
Je vous remercie.